Célébrer les femmes autochtones artistes qui travaillent avec la peau de phoque

La Journée internationale des droits des femmes est un évènement mettant en avant les succès des femmes partout autour du monde. Pour célébrer cette journée unique, mettons sous le feu des projecteurs des artistes féminines autochtones remarquables qui ont fait le choix de travailler avec la peau de phoque. Des méthodes de couture traditionnelles aux installations artistiques originales, leur travail est la preuve du rôle prépondérant de la peau de phoque dans leur culture et souligne la beauté du matériau.

 

L’usage de la peau de phoque par les artistes féminines autochtones

La peau de phoque est utilisée depuis longtemps par de nombreuses communautés autochtones comme matériau pour la couture, la cordonnerie et la fabrication d’outils. Cependant, les répercussions culturelles des points de vue coloniaux compliquent de plus en plus l’accès à ces ressources et à ces compétences pour les jeunes générations. Afin de garantir la préservation de ces savoir-faire au sein des communautés, certaines artistes féminines se sont donné pour mission d’apprendre à intégrer la peau de phoque dans leurs œuvres artistiques.

 

Photo: Prise à la présentation de Janelle Kennedy à XpoNorth

Ces femmes utilisent des méthodes traditionnelles telles que la couture à la main, le perlage, la décoration de piquants de porc-épic et la broderie pour créer des objets pratiques comme des mitaines et des souliers en peau de phoque ou contemporains comme des sacs à main, des masques faciaux et de la joaillerie. De nombreuses artistes choisissent également d’utiliser d’autres matériaux naturels et durables comme de la fourrure, des plumes et des touffes de fourrure d’original. Ce faisant, elles créent des chefs-d’œuvre qui mettent en valeur leur histoire et leur culture tout en repoussant les limites de ce qui peut être fait avec la peau de phoque.

 

L’effet de leurs œuvres d’art

Le travail de ces artistes autochtones est une réelle source d’inspiration, car il est la preuve d’une maîtrise extraordinaire ainsi qu’un moyen important de nous rappeler que les traditions culturelles doivent préservées tandis que le monde poursuit son évolution. Ces œuvres d’art aident à garder en vie un artisanat qui, bien que vieux de centaines d’années, n’en est pas moins utile aujourd’hui, et qui constitue une connexion entre les gens et la nature, dont le maintien est essentiel à notre survie sur cette planète. Montrer le fruit de leur travail en ligne ou dans des expositions permet en outre de sensibiliser le public à des sujets comme le changement et la conservation climatiques, qui touchent directement ces communautés autochtones du Nord.

 

Cet article rassemble des conseils que nous ont donnés quelques-unes des artistes autochtones d’Artisanat et créations fièrement autochtones.

 

Quels conseils auriez-vous à donner aux jeunes femmes qui commencent tout juste à travailler avec la peau et les produits de phoque?

 

Photo: Taalrumiq présente ses créations en peau de phoque à la conférence Aurores boréales de février 2023 à Ottawa

 

Nom de l’artiste : Taalrumiq | Christina King

Marque : Taalrumiq

Réseaux sociaux :  Facebook, Instagram, TikTok : @taalrumiq 

Vente en ligne : https://proudlyindigenouscrafts.com/artiste/taalrumiq-christina-king/?lang=fr

 

Lorsque vous vous lancez, demandez à une aînée en qui vous avez confiance, à une couturière expérimentée ou à une artiste à la réputation bien ancrée de vous guider et de vous donner des conseils si vous le pouvez. Choisissez un projet adapté pour débuter, comme des mitaines en peau de phoque. Cela vous apprendra à donner le motif que vous souhaitez à la fourrure et à vous assurer que le grain de la fourrure est dans la bonne direction. Un tel projet vous entraîne à utiliser le fil, à faire des froncis et à créer quelque chose qui est à la fois beau et utile. Empruntez les motifs d’autres familles ou communautés, ou même des motifs commerciaux, et créez des œuvres pour votre famille, vos amis et vous-même en vous habituant à travailler avec la peau de phoque et les autres matériaux, et en découvrant comment utiliser les différents points, outils et techniques.

 

Il y a énormément de façons de coudre et c’est à vous de déterminer laquelle vous convient. Par exemple, c’est ma mère qui m’a enseigné les bases, et elle coud de droite à gauche tandis que je couds de gauche à droite. Cela ne nous empêche pas d’obtenir le même résultat. Vous pouvez vous inspirer de produits utilisant des matériaux et des techniques similaires, mais copier le travail d’une autre artiste de A à Z ou s’approprier ses créations est très irrespectueux, d’un point de vue professionnel et artistique. Si vous souhaitez vraiment recréer quelque chose que vous adorez, demandez la permission à l’artiste et n’oubliez pas de mentionner que c’est sa création originale! Vous développerez votre propre style dont vous serez fière, création après création.

 

Photo: Cheryl Fennell présente ses créations en peau de phoque à la conférence Aurores boréales de février 2023 à Ottawa

 

Nom de l’artiste : Cheryl Fennell

Marque : Snowfly

Instagram : #fennellcheryl @fennellcheryl

Vente en ligne : https://proudlyindigenouscrafts.com/artiste/cheryl-fennell/?lang=fr

 

Mon histoire avec la peau de phoque est relativement courte. J’ai commencé à travailler avec ce matériau lorsqu’une de mes proches a aimé un bracelet et un serre-tête que j’avais fait en fourrure de lapin, et m’a demandé si je pouvais faire la même chose en peau de phoque. Je me suis dit : « pas de problème »! J’ai vite réalisé que la peau de phoque est très glissante et peut faire bouger les tissus normaux dans une autre direction que celle où vous souhaitez les coudre. Je n’avais reçu aucun conseil, car je pensais naïvement que la peau de phoque pouvait se coudre comme n’importe quel autre tissu.

 

Je recommanderais à ces jeunes femmes de trouver des personnes expérimentées dans la couture de peau de phoque, et de les regarder coudre. Demandez-leur de l’aide et des astuces afin de pouvoir coudre la peau de phoque de la façon que vous voulez. Ensuite, emportez des chutes de peau de phoque et pratiquez, pratiquez, pratiquez, jusqu’à comprendre comment le matériau se déplace.

Prenez du plaisir à coudre et votre amour pour la peau de phoque sera très vite réciproque.

 

Photo: April Allen présente ses créations en peau de phoque à la conférence Aurores boréales de février 2023 à Ottawa

 

Nom de l’artiste : April Allen

Marque : Stitched by April

Réseaux sociaux : Instagram, Facebook et TikTok : @stitchedbyapril

Vente en ligne : https://proudlyindigenouscrafts.com/artist/aprilallen/

 

En tant qu’artiste inuite, le conseil que je donnerai aux jeunes femmes inuites découvrant le travail avec la peau de phoque serait de pratiquer sous l’égide d’aînées et d’autres artistes expérimentées de leurs communautés.

 

Ces mentores peuvent enseigner les techniques traditionnelles et l’importance culturelle du travail de la peau de phoque, ainsi que donner des conseils sur la façon de se procurer et de préparer les matériaux.

 

De plus, je souhaiterais encourager les jeunes femmes inuites à innover avec des modèles et des styles différents tout en respectant les traditions et l’importance culturelle de la création artistique à partir de la peau de phoque. Il est tout à fait correct de conjuguer passé et présent au sein de sa propre aventure artistique. Faites preuve de patience envers vous-même et ne vous découragez pas si vos premières tentatives ne donnent pas les résultats espérés. Continuez de pratiquer et d’améliorer votre technique.

 

Photo: Bambi présente ses créations en peau de phoque à la conférence Aurores boréales de février 2023 à Ottawa 

 

Nom de l’artiste : Bambi Amos

Marque :  Bambi’s Traditional Arts

Réseaux sociaux :  Facebook, Instagram, TikTok : @bambis_traditional_arts

Vente en ligne : https://proudlyindigenouscrafts.com/artist/bambi-amos/ 

 

La peau de phoque est un matériau résistant, n’hésitez pas à garder votre fil bien tendu pour que les points ne soient pas visibles lorsque vous cousez à la main. Pour la couture de la peau de phoque à la machine, une machine normale ou industrielle peut convenir. Vous pouvez coudre la peau de phoque comme vous le feriez pour un bout de tissu.

 

 

Quelles difficultés avez-vous rencontrées lorsque vous avez travaillé avec la peau de phoque pour créer vos vêtements, œuvres et bijoux traditionnels?

 

Taalrumiq | Christina King

 

Il peut être compliqué de mélanger les matériaux, de trouver des matériaux organiques identiques, d’obtenir le même résultat pour les œuvres qui vont de pair et de perler les bords de la peau de phoque. Le résultat final n’est parfois pas drapé ou pendu comme je l’avais prévu. Mes doigts se gercent et mes poignets se fatiguent, mais je prends des pauses quand j’en ai besoin. Utiliser les bons outils et accessoires, comme des aiguilles de gantier, un dé à coudre et un protège-pouce en cuir, vous permet de coudre confortablement et efficacement.

 

Prendre le temps d’immobiliser la peau de phoque peut aussi mener à un résultat entièrement différent. Cela permet de rigidifier et de légèrement tendre la peau afin qu’elle conserve sa forme, alors qu’une peau de phoque non immobilisée a tendance à se tendre lors de la couture.

 

 

Cheryl Fennell (Snowfly)

 

La peau de phoque est un matériau glissant! Lorsque je manquais d’expérience, j’ai aussi fait l’erreur de ne pas avoir la quantité de peaux de phoque nécessaire pour finir un objet alors que nous sommes dimanche soir, et que j’en ai besoin pour lundi. Il est important de bien décider ce que vous voulez faire et de vous procurer la quantité de peaux nécessaires pour votre projet. Vous devez aussi apprendre à évaluer vos peaux afin de faire en sorte d’avoir les peaux adaptées à votre projet. Assurez-vous que la fourrure de vos œuvres aille vers le bas et vérifiez et revérifiez la position de l’avant et de l’arrière de vos œuvres. Faire un maximum de créations afin de connaître tous les secrets de la peau de phoque, c’est le meilleur moyen d’apprendre à travailler avec. C’est un superbe matériau, très soyeux. Les difficultés que vous rencontrez au cours d’un projet feront de vous une personne plus patiente et plus créative.

 

April Allen (Stitched by April)

 

Voici les difficultés auxquelles vous pouvez faire face en tant qu’artiste inuite utilisant de la peau de phoque pour créer des œuvres traditionnelles.

 

  1. Se procurer des matières brutes : la peau de phoque est un matériau traditionnel précieux dans la culture inuite, mais il peut être compliqué de s’en procurer. Ce matériau peut être très cher lorsque vous ne pouvez pas en obtenir au sein de votre communauté, ce qui peut poser problème pour les artistes en herbe. Le prix de la peau de phoque dépend de sa qualité et du type de peau, il est donc parfois difficile de trouver des sources de peaux de grande qualité à prix raisonnable. Vérifiez auprès des représentants de votre communauté ou de votre région s’il existe des programmes pour vous aider à vous lancer.

 

  1. Les préoccupations écologiques : certaines personnes sont inquiètes au sujet des conséquences de l’utilisation de la peau de phoque sur l’environnement. Une partie de l’opinion publique estime que la chasse au phoque n’est ni éthique ni durable, ce qui peut compliquer la promotion du travail des artistes inuites. Rien n’est pourtant moins vrai. Les phoques possèdent une population abondante, et sont même en surpopulation dans certaines régions, ce qui est mauvais pour le reste de la faune aquatique. Ces mammifères sont des prédateurs naturels qui réduisent la population des autres espèces animales présentes dans l’écosystème. Les Inuits chassent le phoque de manière durable et éthique, en ne prenant que ce dont nous avons besoin. Ce faisant, les phoques pourvoient à nos besoins en nourriture, en chaleur et en habits depuis des milliers d’années.

 

  1. L’appropriation culturelle : dans de nombreux cas passés et présents, des individus et des entreprises non inuites ou non autochtones ont utilisé des motifs et des modèles inuits, ce qui peut constituer une grande source de frustration pour les artistes inuites. Je pense qu’il est important que les clients demandent si les objets qu’ils achètent ont été créés par des Inuits.

 

  1. Le marketing et la distribution : Les artistes inuites peuvent avoir à se battre pour promouvoir leur travail et dénicher des circuits de distribution pour leurs produits. Agrandir votre clientèle et vendre les fruits de votre travail en dehors de votre communauté locale peut s’avérer compliqué.

 

En dépit de ces difficultés, les artistes inuites continuent de créer des œuvres magnifiques et pleines de sens qui reflètent notre héritage culturel et nos traditions. Soyez fières de votre culture et de vos créations, continuez votre travail, et soyez à l’affût de ressources susceptibles de vous venir en aide.

 

Bambi Amos (Bambi’s Traditional Arts)

 

Je n’ai jamais eu aucune difficulté lors de mon travail avec la peau de phoque! C’est un splendide matériau, chaleureux et polyvalent, et j’adore l’utiliser!

 

Selon vous, quels sont les changements devant prendre place au sein de la communauté ou du monde pour que le public acquière une meilleure compréhension des bienfaits des produits de phoque?

 

Taalrumiq | Christina King

 

Bien que les phoques sont toujours chassés de manière traditionnelle, j’aimerais que le nombre de chasseurs augmente afin que les artistes locales possèdent un meilleur approvisionnement en peaux. D’un point de vue économique, il s’agit d’une excellente chance de revendiquer et de préserver les pratiques traditionnelles et de nous permettre de devenir des acteurs économiques plus importants en faisant ce que nous avons toujours fait, c’est-à-dire créer des œuvres à la fois traditionnelles et contemporaines avec nos propres peaux de phoques ainsi que d’autres matériaux.

 

Concernant les communautés non autochtones, j’aimerais qu’elles comprennent pour quelle raison nous maintenons nos pratiques traditionnelles, pourquoi les matériaux organiques traditionnels sont vitaux pour nos communautés et pourquoi et comment elles peuvent nous soutenir.

Les phoques peuvent menacer les populations de poissons qui sont vitales à la survie de nombreuses communautés. Ma propre communauté était et est toujours un village de pêche saisonnier. J’ai passé les étés de mon enfance à aider ma mère à découper et à sécher le poisson dans le fumoir pour le préserver pour l’hiver. Une surpopulation de phoques cause de grands dégâts aux poissons.  J’ai pu constater à plusieurs reprises la diminution des prises de ma communauté lorsque des phoques étaient présents dans la zone, une situation qui se reproduit sur toute la côte.

 

Cheryl Fennell (Snowfly)

 

Je pense que tout processus créatif doit s’accompagner d’un moment de réflexion, afin de déterminer comment la future création reflète ou exprime notre état intérieur

Par exemple, si nous souhaitons créer une œuvre exprimant la beauté, alors notre création reflètera cette idée pour quelqu’un.

 

En voyant une peau de phoque exprimant de la beauté à leurs yeux, des personnes non autochtones seront intriguées et s’arrêteront pour poser des questions à propos de ce qu’elle représente. Lorsque la créatrice peut partager la manière dont la beauté prend ses racines dans le respect du phoque, qui a donné sa vie pour des personnes qui se préoccupaient de son sort et qui n’ont pas gaspillé la moindre de ses parties, la conversation en est ennoblie.

Aider les autres à comprendre le caractère holistique du fait de donner, de prendre, puis de donner à nouveau est la preuve qu’un cycle de la vie au sein de la vie est présent dans notre existence.

 

 

April Allen (Stitched by April)

 

Les communautés inuites dépendent de la chasse et de l’usage du phoque depuis des milliers d’années afin de se nourrir, de s’habiller et de se procurer une source de chaleur ainsi que d’autres objets cruciaux.

 

Toutefois, les dernières décennies ont vu l’expansion d’un mouvement opposé à l’usage des produits de phoque, principalement en raison d’un souci du bien-être animal. Ce mouvement a eu des conséquences importantes pour les communautés inuites dont la plupart dépendent de la vente de produits de phoque afin de subvenir aux besoins de nos familles et d’entretenir nos traditions. C’est pourquoi les Inuits comme moi aimeraient que les bienfaits des produits de phoques soient davantage connus, et que l’on fasse preuve de plus de respect envers nos traditions et notre culture.

 

Se renseigner sur la signification culturelle et historique du travail de la peau de phoque pour les Inuits est un des meilleurs moyens pour les personnes non autochtones de mieux comprendre le processus et les traditions sur lesquels reposent ces pratiques. Par exemple, la chasse au phoque constitue un aspect vital de la culture inuite depuis des siècles et a été un des éléments principaux qui ont donné forme à notre culture, à nos valeurs et à notre mode de vie.

 

En se renseignant au sujet de notre histoire et de notre culture, les personnes non autochtones peuvent acquérir une compréhension plus profonde de l’importance de la peau de phoque pour les communautés inuites.

 

Bambi Amos (Bambi’s Traditional Arts)

 

Le phoque est une ressource multifonction essentielle. Chaque partie du phoque est utilisée? Lorsque l’usure a raison des vêtements, après des années d’utilisation, ceux-ci se dégradent de manière écologique et retournent à la Terre mère.

 

 

Quelle est votre œuvre préférée? A-t-elle été inspirée par quelque chose de particulier?

 

Taalrumiq | Christina King

 

Une de mes œuvres préférées est un ensemble de masques médicaux artistiques nommé « Inuivialuit Fortitude » (Résilience inuivialuite) que j’ai créé lors de la pandémie de COVID-19 et du confinement. Ces masques symbolisent l’espoir, la survie et l’histoire de mon peuple.

 

 

J’avais parfois l’impression que la situation était sans espoir durant la pandémie, et les terres de mes ancêtres, ma communauté et ma famille me manquaient. J’ai pensé à mes grands-parents qui ont été témoins et survécu à des épidémies lorsqu’ils étaient enfants, environ 100 ans avant l’irruption de la COVID dans nos vies. Créer ces masques a été un exercice thérapeutique qui a inspiré de nombreux inuvialuits à être fiers de qui nous sommes et à partager notre histoire et l’histoire de notre survie, d’où le nom de l’ensemble.

 

Cheryl Fennell (Snowfly)

 

Crédit photo : Notorious Cree

Mon œuvre préférée est mon sac de voyage en peau de phoque. Je l’adore, car je voyage assez souvent et il me permet de transporter ce dont j’ai besoin pour mon déplacement tout en se déformant pour aller sous le siège. En plus, il ne manque JAMAIS d’être le sujet de commentaires élogieux.  Le premier éloge qu’il a reçu venait d’une agente de bord essayant de guider les passagers d’un avion à Toronto. Elle a vu mon sac et a porté sa main à sa bouche en s’exclamant haut et fort (ce à quoi nous nous sommes tous figés) : « Où avez-vous trouvé ce MAGNIFIQUE SAC? Je n’ai JAMAIS vu un sac aussi magnifique!!!! » Je lui ai calmement dit que c’était ma propre création, ce qui l’a laissée bouche bée avant qu’elle ne se remette à gérer le flot de passagers.

Harp Seal Carrying Bag_Cheryl Fennel_Snowfly (3)

Sac de transport en peau de phoque du Groenland disponible sur www.proudlyindigenouscrafts.com

 

J’ai eu l’idée de faire des sacs différents des sacs utilitaires habituels pour Fièrement autochtone il y a quelques années. Je pense que chaque sac est une œuvre d’art dont émane un sentiment d’honneur et de respect envers les animaux qui ont été chassés pour que nous puissions nous nourrir.

 

 

April Allen (Stitched by April)

Boucles d’oreilles April’s Signature phoque/renard disponible sur www.proudlyindigenouscrafts.com

 

Parmi les créations de ma carrière artistique, mes préférées sont actuellement mes boucles d’oreilles Signature. Du temps de mes ancêtres, nous utilisions ces matériaux de manière durable afin de nous protéger de l’eau et du froid extrême (et nous continuons d’utiliser ces matériaux dans le même but aujourd’hui). J’ai senti l’énergie de mes ancêtres me traverser au cours de la création de ces boucles d’oreilles. J’ai passé de nombreuses heures à travailler sur ce modèle, avant de finalement m’arrêter sur une forme qui me rendait fière. La forme en V faite en peau de phoque ressemble à un tatouage situé sur le front, qui symbolise à mes yeux le passage au statut de femme chez les Inuits, tandis que la fourrure argentée de renard donne un sentiment d’intemporalité.

 

La création de chaque œuvre d’art, mais en particulier celle-ci, donne naissance à une sensation d’amour, de joie, d’honneur et de fierté en moi.

 

Bambi Amos (Bambi’s Traditional Arts)

Mitaines pour femmes en peau de phoque style gants de boxe disponible sur www.proudlyindigenouscrafts.com

 

Ma création préférée, ce sont ces mitaines style gants de boxe. Je suis tellement heureuse à chaque fois que j’en fabrique une paire. J’aime penser à la personne pour qui je les fabrique et à quel point elle va les aimer aussi.

 

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, nous devons prendre le temps de célébrer toutes les formes de créativité féminine (y compris artistiques) et de reconnaître l’apport inestimable des femmes autochtones travaillant avec la peau de phoque dans les régions du nord du Canada. Ces personnes pleines de talent contribuent à préserver un art ancestral tout en sensibilisant le public au sujet des problèmes écologiques dont souffre notre planète aujourd’hui; une source d’inspiration pour tout le monde! Gardons à l’esprit que préserver un héritage culturel tout en ayant un regard empli d’optimisme et d’espoir tourné vers le futur est une preuve de force!